Publié dans Société

Prévention et lutte contre la torture - Pour une enquête sans violence !

Publié le jeudi, 15 août 2019

Un acte inhumain et honteux. Des cas de torture sont encore présents à Madagascar, notamment durant les enquêtes policières. La représentante de la Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH) l’a reconnu lors de l’atelier de réflexion sur la journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, mardi dernier à Andraharo. M.Z, un membre de famille d’une victime, en témoigne. « Mon frère a succombé suite à des coups qu’il a reçus lors d’une enquête policière, il y a 3 ans. Pourtant, il n’a rien fait de grave à part trainer avec des « bandits » dont il ne connaissait pas les actes criminels commis. Nous avons demandé des comptes auprès de la Police mais elle a détourné le fait en déclarant que notre frère figurait parmi le groupe de bandits recherché », nous confie le jeune homme, encore sous le choc.
Mais les choses ont évolué depuis, puisque la Police met en œuvre actuellement un projet de lutte contre la torture, pour une enquête sans violence. « Depuis la garde à vue d’un suspect, la Police lui fait une déclaration de droit », informe Laure Rabetokotany, secrétaire générale de l’ONG ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) Madagascar. « Lors des enquêtes, les prévenus sont bien traités. On les met à l’aise, sans oublier la lecture de leurs droits (avocat, famille, etc.) », ajoute un responsable auprès de la direction de la Police judiciaire.


 Un plan national en gestation
 Le premier draft établi. Les participants à l’atelier de réflexion sur la journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture ont pu le faire lors des travaux de groupe organisés à l’occasion. Ils sont issus de diverses entités ministérielles et judiciaires, sans oublier les représentants des Forces de l’ordre, ceux de l’université, des organismes internationaux et des ONG. « Madagascar dispose de la loi 2008-008 contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, dont la refonte est en bonne voie auprès de l’Assemblée nationale. Aussi, le plan d’action national de lutte contre ce fléau, actuellement en élaboration, devrait être achevé incessamment, avec la participation inclusive de tous les acteurs », souligne la secrétaire générale de l’ACAT. Pour parvenir à un réel changement de mentalité conduisant à l’abolition effective de la torture, une éducation citoyenne inculquant la culture de non-violence et de non recours à la torture devrait être transmise de temps en temps par les enseignants aux enfants malagasy dès leur plus jeune âge, à partir du niveau primaire jusqu’à au niveau secondaire. Une réforme qui devrait également être  appliquée dans l’éducation informelle réalisée par les diverses associations de jeunes, religieuses ou non, selon une responsable du ministère de l’Education nationale. La lutte contre la torture est devenue une affaire nationale, chacun doit prendre ses responsabilités et l’école est appelée à travailler en synergie avec la société civile.
Recueillis par Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • L’homme de la situation
    Le Chef de l’Etat Andry Rajoelina a-t-il su dénicher l’oiseau rare ? Observateurs comme simples citoyens préconisaient qu’il soit un peu difficile pour le locataire du Palais d’Iavoloha de trouver l’homme ou la femme pour occuper ce poste aussi délicat que compliqué de Premier ministre, chef de Gouvernement en cette période de trouble. Dans la continuité des mouvements initiés par les jeunes de la Gen Z, dès son retour de l’Assemblée générale de l’ONU à New-York (USA), le 25 septembre, le Président de la République Andry Rajoelina a procédé au limogeage du ministre de l’Energie. Peu de temps après, c’est au tour du Premier ministre et de l’ensemble de son gouvernement d’être remerciés. Il fallait donc que le Chef de l’Etat nomme un nouveau locataire de Mahazoarivo et les nouveaux membres du Gouvernement. Une aventure risquée mais il faut coûte que coûte trouver la voie de la sortie sinon c’est…

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